MEURTRE DE NAHEL: LA FASCISATION TUE
Un nouveau drame a eu lieu à Nanterre le 27 juin 2023à la suite de l’exécution de sang-froid d’un adolescent de 17 ans par deux représentants des « forces de l’ordre ». Ce nouvel assassinat – car il faut appeler les choses par leur nom – d’un citoyen, dénué de surcroît de casier judiciaire au moment de son
interpellation par les policiers, fait encore plus raisonner la peur et la défiance vis-à-vis de l’institution policière du pays et, au-delà,de l’ensemble des instances régaliennes de la France. Car au-delà de cet acte abject, comment comprendre qu’un faux procès-verbal a été rédigé pour tenter de couvrir cet assassinat ? Comment comprendre que le parquet de Nanterre a demandé l’ouverture d’une enquête immédiate pour « tentative d’homicide volontaire » alors qu’une vidéo (heureusement réalisée sous peine de voir cette affaire étouffée !) démontre que le jeune homme au volant n’a nullement foncé sur les deux policiers menteurs ?
Comment comprendre, si ce n’est en soulignant l’écrasante responsabilité des ministres de l’Intérieur depuis le délinquant Nicolas Sarkozy, qui ont multiplié les « lois sécuritaires » à l’encontre des étrangers, des travailleurs, des syndicalistes, des citoyens en colère. Et ce, afin de complaire aux injonctions des groupes de pression comme Alliance ou France Police qui demandent ni plus ni moins que le « droit de tuer » en toutes circonstances. Un tel déchaînement de violence, désormais décomplexée et structurelle, a fait des dégâts parmi les citoyens et les travailleurs de France depuis la mort de Zyeb Benna et Bouna
Traoré à l’automne 2005.
La gangrène de la fascisation galopante
Le déferlement de la violence institutionnalisée est également rendu possible par une atmosphère médiatique toujours plus irrespirable et hystérique, les éditocrates et prétendus « journalistes » de BFMTV, C-News et autres chaînes de désinformation continue, passant leur temps à relayer les discours de l’extrême droite lepéno-zemmouriste. Des discours, légitimés par la Macronie qui verse dans le mensonge permanent comme lorsque Darmanin ose déclarer qu’il y a « moins de cas mortels » depuis 2017, alors même que le record de morts à la suite de refus d’obtempérer a été atteint en... 2022.Un tel déferlement est également rendu possible par la gangrène qui progresse au sein de l’appareil policier de la fausse « République » en déliquescence. Une gangrène qui porte pour nom la FASCISATION, que ne cesse de dénoncer et de combattre le PRCF depuis des années et qui se traduit par la milicisation croissante d’une partie des policiers, agissant sur le modèle états-unien de shérifs rendant justice eux-
mêmes.
Cette gangrène ne dérange pas la Macronie, les LR et l’extrême droite lepéno-zemmouriste, tout au contraire ! Car elle permet de pratiquer une justice de classe de plus en plus assumée, à l’image de la violente répression ayant touché les travailleuses de Vertbaudet en mai 2023 – culminant avec l’interpellation à son domicile d’un délégué CGT par des nervis agissant avec des insignes de la police. Elle détourne ainsi de l’importante « délinquance en col blanc » et de la corruption qui, lorsqu’elles émanent de l’un des leurs, ne saurait être combattue : Balkany, Palmade, Zemmour agissant en toute impunité.
Le PRCF participera aux manifestations pacifiques contre les violences policières croissantes mais il refuse catégoriquement de scander des slogans puérils et irresponsables du type «tout le monde déteste la police » ou de cautionner les attaques visant des bâtiments publics ou des habitations privées qui pénalisent directement les classes populaires. Ces actions ne permettent en rien d’obtenir la satisfaction des revendications légitimes des manifestants.
Le PRCF appelle:
• À la dissolution des BAC, BRAVM, CRS et IGPN.
• Au retrait de la loi de sécurité globale de 2017 qui autorise
l’usage d’armes à feu en cas de légitime défense ainsi que
de la loi interdisant la diffusion d’image de forces de
l’ordre.
• Au jugement des policiers impliqués dans la mort de Naël.
• Au limogeage de tous les éléments réactionnaires, fascistes
et racistes de la police et à l’instauration d’une police véri-
tablement républicaine, au service des citoyens et ne ser-
vant pas de milice au Capital.