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Site officiel du PRCF d'Occitanie Pour une alternative rouge tricolore

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Site officiel du PRCF d'Occitanie Pour une alternative rouge tricolore
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24 avril 2024

#Paris2024 : Non les JO de Paris ne sont pas « nos » JO

Par Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF; Gilliatt de Staërk, secrétaire national de la JRCF ; Georges Gastaud, du Secteur Etudes et Prospective du PRCF 

 

A la mémoire de Georges Hage, ancien président d’honneur du PRCF, ancien professeur d’EPS et « député des sportifs »,et de Bernard Guillaumin, ancien ancien professeur d’EPS, ancien trésorier national du PRCF,

 

Dès l’annonce par Anne Hidalgo et Emmanuel Macron de la candidature parisienne aux J.O. 2024, le PRCF s’est fermement prononcé contre ce projet. En dépit du battage organisé par le pouvoir pour mettre la jeunesse et la population laborieuse derrière Paris 2024, nombre de citoyens sentent bien que cette manifestation faussement « apolitique » et « universaliste » est dénuée de légitimité populaire. Sauf sur ses marges, et à l’initiative de quelques personnes et groupes sincères et de bonne volonté qu’il faut d’avance saluer, elle ne servira, en définitive, ni les « valeurs olympiques » proclamées, ni la paix mondiale en très grave danger, ni le « produire en France » malmené (Renault, raffineries…), ni la relance des services publics à la peine, ni le mieux-être, la sécurité et la tranquillité des Français… et encore moins le développement harmonieux de la Région parisienne. En effet :

L’olympisme, fondée sur l’universalisme humaniste et le partage n’a rien à voir avec ces JO

l’olympisme véritable, censément fondé sur l’universalisme humaniste, sur le « partage », le « dépassement de soi » et le principe selon lequel « l’important est moins de gagner que de participer« , n’a rien à voir depuis longtemps avec ce type de grand-messe ultra-sponsorisée, hyper-friquée, archi-professionnalisée, empreinte de chauvinisme primaire, ruineuse sur les plans financier et environnemental, où tous les nantis de la planète se donnent périodiquement rendez-vous pour assister à un spectacle où les pays pauvres, dans lesquels vivent une majorité d’humains, sont systématiquement surclassés et humiliés par des Etats nantis, arrogants et exploiteurs faisant du sport un « business » et une arme de prestige au service de leur hégémonie mondiale. Du reste, comment les athlètes issus de pays soumis à un blocus inhumain comme l’est Cuba socialiste, comment des populations écrasées sous les bombes comme l’est le peuple palestinien, des pays ravagés par les guerres et par les ingérences impérialistes comme le sont nombre d’Etat du « grand Sud », pourraient-ils rivaliser à moyens égaux avec les Etats riches qui accaparent la richesse mondiale, les équipements sportifs de pointe et les privilèges de toutes sortes à l’abri de la suprématie du dollar et de l’US Army ?

 

L’esprit de l’olympisme véritable vit au contraire dans nombre de clubs amateurs qui, portés par des bénévoles dévoués et inventifs, pratiquent le sport de manière désintéressée et solidaire. Il vit dans l’UNSS que les professeurs d’EPS animent avec, bien souvent, des moyens dérisoires quand ce n’est pas dans des conditions indignes comme en Seine-St-Denis, le département où trône le Stade de France ! S’ils aiment tant le sport populaire, comme ils le prétendent, pourquoi M. Estanguet et ses amis n’ont-ils pas eu un mot pour soutenir la grève des enseignants du 93 soutenus par les élèves et par les parents d’élèves de ce département sinistré ? Et pourquoi ne visitent-ils pas, avec quelques journalistes à leur suite, l’un de ces gymnases délabrés du « 9-3 » où l’E.P.S. est censée s’enseigner à tout le monde ?

la paix mondiale, si menacée, n’a rien à gagner à des JO 2024 frappés aux coins de l’exclusive et du privilège.

 

La paix mondiale, si menacée, n’a rien à gagner à des J.O. 2024 frappés aux coins de l’exclusive et du privilège. Des J.O. auxquels les athlètes russes et biélorusses participeront dans des conditions humiliantes alors même qu’Israël, auteur d’un carnage génocidaire à Gaza, violateur systématique du droit international et des résolutions répétées de l’O.N.U., y participera ès qualités. En réalité, les J.O.-2024, le Comité international olympique (C.I.O.) et le Comité olympique français (C.O.F.) ne combattent en rien, hélas, la menace guerrière qui peut à tout moment embraser le monde des Pays baltes à la Corée en passant par l’Ukraine, le Caucase, le Proche-Orient et Taïwan. Au contraire : par les exclusives et la grossière partialité dont font preuve leurs organisateurs français et mondiaux, les J.O. de Paris relaieront et amplifieront l’hégémonisme mondial insupportable que l’Axe euro-atlantiste, et leurs exécutants locaux Macron et Attal, cachent sous le masque d’un universalisme mensonger !

Le peuple travailleur de France, les couches populaires de la région parisienne exclus de la « fête »

 

l' »esprit de fête », célébré à l’envi par le C.O.F., ne sera pas vécu, sinon de loin et par procuration, par le peuple travailleur de France et les couches populaires de la région parisienne. Non seulement les prix d’entrée pratiqués, si l’on excepte quelques « coups » publicitaires destinés à faire diversion, excluent d’avance de la « fête » la classe laborieuse et la jeunesse populaire ; non seulement le privilège organisationnel conféré aux J.O. par Macron et par les autorités franciliennes pose dès aujourd’hui de lourds problèmes logistiques aux salariés de la R.P. quotidiennement brinquebalés ; mais dans le terrible climat mondial et hexagonal de marche à la guerre globale, de fascisation ponctuée de lois liberticides et racistes, mais aussi d’attentats terroristes menaçants, les J.O. 2024 sont déjà placés par Darmanin, Dupont-Moretti et Cie, sous le signe d’un Etat policier tentaculaire saisissant toute occasion pour banaliser son quadrillage de la population. 

Les JO gonflent la dette qui sert à justifier les coupes dans la santé, les salaires, les pensions

les « retombées des J.O. pour la France et pour sa population »vont surtout se traduire par l’aggravation de la dette publique – que les Français paient déjà par la réduction des dépenses de santé -, par les coupes claires dans les budgets publics (école, université, santé…) et la réduction des dépenses sociales (harcèlement d’Etat contre les chômeurs!), et par le blocage des salaires et pensions au nom des critères de Maastricht indispensables à la survie artificielle de l’euro. Et pendant ce temps, en tout « pacifisme olympique », l’Etat français et les autres pays de l’UE ne cessent d’enfler leurs dépenses militaires en vue de la guerre totale à l’Est ! Il n’y a pas d’argent pour les populations, qui devront désormais débourser deux euros de leur poche pour chaque acte médical ; mais on trouve des flots de pognon public pour les J.O…. et pour planifier (Macron et son chef d’état-major le revendiquant haut et fort) une « économie de guerre » tournée vers ce que l’O.T.A.N. nomme déjà officiellement un « conflit global de haute intensité » – sans oublier les appointements proprement indécents que s’accordent les dirigeants du C.O.F. En revanche, l’argent public dope les actionnaires des grandes entreprises du B.T.P. si bien que le principe du capitalisme monopoliste d’Etat – les pertes pour le contribuable, les profits pour les capitalistes ! – est au cœur de la préparation des J.O. !

 

On ne peut même pas parler d’avancées possibles pour le « produire en France » à l’occasion des J.O. puisque, en plein « chantier olympique », Renault ferme son usine de Flins et que, sous le regard complaisant de l’Etat, qui se venge du blocage des raffineries françaises par la CGT-Chimie durant le conflit des retraites, les magnats d’Exxon, Shell, etc., s’acharnent sur les sites français de raffinage pétrolier de Normandie et de Berre !

 

Ne parlons pas de l’aspect institutionnel et culturel de cette « grande fête ». Bien que le français, langue de Pierre de Coubertin, soit la langue officielle de l’olympisme, c’est par une inscription géante en anglais sur la Tour Eiffel (« time for sharing! ») qu’a initialement été lancée la campagne d’Hidalgo et Cie pour les J.O. de Paris. Quant aux communes populaires de l’ex-« ceinture rouge » de Paris, elles sont et seront plus que jamais « bouffées » par la métropole tentaculaire du Grand Paris profitant des J.O. pour, par ex., mettre la main sur le Parc paysager de La Courneuve dans lequel se déroulait traditionnellement la fête de l’Humanité ! Mais bien entendu, le sénateur « communiste » Ian Brossat, grand ami de Mme Hidalgo et supporteur des J.O., n’a que faire de soutenir les communes ouvrières et communistes subsistantes de la couronne parisienne qui sont digérées et phagocytées l’une après l’autre par le « Grand Paris ».

Des JO en trompe l’œil qui masquent la destruction du pays

 

la vitrine olympique des J.O. de la prétendue « France qui gagne » (?) vantée par Macron est trompeuse : en effet, notre pays se délite socialement sur tous les plans. Les Gilets jaunes, les émeutes à répétition des banlieues à l’abandon, le grand mouvement pour les retraites méprisé par Macron et conduit à la défaite par Laurent Berger et Cie, l’immense mouvement des paysans français en colère, le malaise accablant de l’hôpital public, d’E.D.F., de la S.N.C.F. et de l’Education nationale, sont autant de symptômes du cancer capitaliste qui détruit la France et ses acquis sociaux à l’aune d’une « construction » euro-atlantique qui enchante, et pour cause, les 10% de nantis et autres clients de l’oligarchie qui vivent au coeur des « métropoles », mais qui désosse les conquêtes sociales de 1905, 1936, 1945 et 1968 qui rendaient notre pays vivable pour une partie des couches moyennes et populaires. Ne parlons pas des millions de mal-logés et des migrants chassés des squatts franciliens pour ménager la vue délicate des touristes friqués. Ne parlons pas des 35% de Français ordinaires que l’inflation et le blocage des salaires forcent à ne plus faire que deux repas par jour et qui, même en travaillant dur, n’ont pas de quoi offrir un vrai goûter à leurs mômes sortant de l’école !

 

Nous ignorons si des athlètes français accèderont aux podiums pour chanter la Marseillaise, et nous le leur souhaitons très sincèrement. Mais ce que nous constatons en tous domaines, nous, militants communistes qui vivons la vie des masses populaires, c’est une France qui se fragmente socialement et territorialement sous l’effet de l’euro-austérité, de la dissolution du pays dans l’empire européen, du deux poids deux mesures pratiqué par Macron au Proche-Orient et en Ukraine, de la banalisation de l’extrême droite, des énormes dépenses d’armement, de la sécession des oligarques « français » expatriant leurs revenus indécents dans les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt sous le regard impavide de Bruno Le Maire. 

Des JO qui servent à cibler le mouvement ouvriers, attaquer le droit de grève et le syndicalisme de classe

 

Quant au mouvement ouvrier, il est durement ciblé par le pouvoir et ses complices à l’occasion des J.O. 2024. Par avance, les confédérations syndicales euro-formatées et les partis de la gauche établie ont applaudi aux J.O. de Paris et pour certains, C.F.D.T. en tête, ils ont même appelé à une « trêve olympique ». Pendant ce temps, toute honte bue et pour un traitement que l’on devine légèrement supérieur au SMIG, l’ex-secrétaire confédéral rosâtre de la C.G.T., M. Bernard Thibault, parade dans l’état-major du C.O.F. : son rôle est clairement de jouer les pompiers sociaux d’Etat et du gros patronat durant la prétendue « trêve » olympique. Car le pouvoir cherche à obtenir une « union sacrée » anti-grèves sur le plan olympique comme il a déjà obtenu de fait une union sacrée parlementaire dangereuse sur le plan militaire – députés PS et PCF en tête, les parlementaires ont voté les crédits de guerre demandés par Macron pour l’envoi d’armes lourdes en Ukraine via l’infâme résolution du 30 novembre 2022.

 

Il y a là un leurre majeur pour le mouvement ouvrier qui sait d’expérience (la défaite grave essuyée par l’Intersyndicale en 2023 sur les retraites le prouve) qu’il n’y a rien de bon à attendre du « dialogue social » bidon typique de la C.F.D.T. et des autres états-majors confédéraux qui l’ont docilement suivie. Travailleurs de France, ne comptez que sur vos luttes solidaires, refusez que les « anneaux » olympiques ne servent à vous forger de nouvelles chaînes patronales et gouvernementales alors que les sénateurs L.R. conduits par le poussah versaillais Larcher tentent sans cesse d’imposer de nouvelles lois anti-grèves sous prétexte de « trêve » olympique, eux qui encouagent la course aux armements et la surenchère permanente en Ukraine ou à Gaza !

Le PRCF soutient au contraire, et le sport et l’olympisme

 

Cette lucidité indispensable à l’égard des JO 2024 ne signifie nullement que le PRCF condamnerait dans leur principe le sport en général et l’olympisme en particulier,comme le font abruptement certains théoriciens gauchistes de l’EPSRappelons que le PRCF a initialement eu pour président d’honneur Georges Hage, député du Nord, ex-international universitaire de handball, professeur d’EPS et syndicaliste SNEP, un homme proche du peuple que les athlètes de toutes sensibilités qualifiaient jadis affectueusement de « député des sportifs ». Rappelons aussi que le communisme est défini par Marx comme la société dans laquelle « le développement de chacun est la clé du développement de tous« , l’abolition des classes prônée par les communistes n’ayant pas pour but d’uniformiser les gens mais, bien au contraire, de permettre le développement intégral de chacun, y compris sur les plans corporel et sportif.

 

Il faut au contraire saisir l’occasion des J.O. pour soutenir plus fort la revendication syndicale du Syndicat National de l’Education Physique (S.N.E.P.), dont Georges Hage fut l’un des dirigeants historiques, qui est notamment…

  • d’offrir 4 h d’E.P.S. par semaine à tous les écoliers et lycéens de France – une exigence élémentaire pour la santé publique et pour l’avenir des jeunes !
  • que le sport féminin ne soit plus, lamentablement, le parent pauvre des médias d’Etat
  • que tous les enfants puissent en permanence pratiquer des activités sportives et/ou de plein air, que tous puissent partir chaque année en vacances
  • qu’une minorité de sports professionnalisés à outrance, où la vente de force de travail humaine est ultra-spectacularisée et donne idéologiquement le ton sur le marché général du travail, n’accapare pas le temps d’antenne alors que nombre de sports jugés « non vendeurs » passent totalement « sous les radars » des médias aux mains des capitalistes.

 

Rappelons enfin que, par-delà les calomnies dont la propagande occidentale l’a accablée, la République Démocratique Allemande, pour ne prendre que cet exemple, fut longtemps, avant tout par la pratique de masse des sports et le développement de l’E.P.S. ou de son équivalent à l’école, la première puissance sportive mondiale si l’on rapporte ses performances à sa population relativement faible.

 

Il ne faut donc pas confondre les activités physiques et sportives véritables (qui visent à la fois à l’épanouissement personnel et au respect de l’autre, y compris quand on se confronte à lui « à la loyale ») avec le dévoiement monstrueux qu’en fait le capitalisme, lequel soumet toute activité humaine à la quête du profit et fait, la plupart du temps, des J.O. une occasion d’afficher l’hégémonie d’une poignée d’Etats prédateurs, impérialistes, guerriers et faussement « humanistes ». Le P.R.C.F. appelle donc les sportifs conscients à garder la tête froide – et la forme ! – face au tapage médiatique pas du tout innocent dont nous allons être quotidiennement percutés jusqu’à la fin des Jeux paralympiques mi-septembre 2024.

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