le collectif 65 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah conteste l'arrêté préfectoral d'interdiction de la manifestation

Tarbes, le 20.10.2023

Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah 65 a été reçu  par la directrice de cabinet du Préfet ce matin.

Celle-ci a confirmé la décision prise par le Préfet des Hautes Pyrénées d'interdire la manifestation programmée de longue date le samedi 21 octobre à Lannemezan à 14 h 00.

Cette décision était en fait prise depuis la veille comme cela nous avait été indiqué lors des échanges  que nous avions eu.

Nous avions alors rappelé que cette manifestation  se déroule depuis 13 ans sans le moindre incident et qu'elle a pour  objet de demander la libération d'un homme incarcéré depuis 40 ans et libérable en droit français depuis 1999.

Aucune surprise quant à la confirmation de ce qui était programmé de fait par l'autorité préfectorale.

Néanmoins, comment ne pas être étonné que le représentant de l'Etat n'ait pas intégré dans sa réflexion  l'objet de la manifestation et l'évolution du contexte national.

Ainsi après la décision du conseil d'Etat qui a rappelé au Ministre de l'intérieur  les principes qui prévalent pour interdire ou non une manifestation,  nous avons assisté à l'autorisation hier soir à l'autorisation de la manifestation qui s'est tenue à Paris, il en va de même pour un meeting organisé à Marseille et d'ores et déjà des rassemblements et manifestations sont programmés dans toute la France dimanche 22 octobre.

Par ailleurs les propos du Président de la République tenus hier  indiquent clairement que le temps des interdictions systématiques des manifestations du fait du contexte international est désormais révolu.

Nous relevons par ailleurs que le Maire de Lannemezan n'a pas accepté de suivre les mises en demeure du Préfet, indiquant certainement par là son désaccord avec la mesure préfectorale.

Nous regrettons que la Préfecture des Hautes Pyrénées n'ait pas tenue compte, à la fois de l'objet  de cette manifestation dont la déclaration remontait au 3 octobre 2023, et de l'évolution du contexte  ( décision du conseil d'Etat, déclarations du Président de la République).

Le collectif 65 a donc engagé ce jour devant le tribunal administratif de Pau une procédure de référé-liberté qui statuera sur la validité de la décision préfectorale d'interdiction.

Enfin, nous dénonçons une nouvelle fois les propos du rassemblement national, parti héritier de Vichy et de Pétain, qui ne recule devant aucune ignominie et aucun mensonge .

Ainsi il ose à nouveau qualifier aujourd'hui Georges Ibrahim Abdallah de terroriste islamiste alors qu’il suffit de s’intéresser un tant soit peu à l’histoire de ce citoyen Libanais pour savoir qu’il est un militant marxiste issue d’une famille chrétienne, et qu’il fut condamné à perpétuité en 1986 alors que l’avocat général avait requis 15 ans d’emprisonnement. Il est désormais libérable depuis 1999 en droit Français.

Nous rappelons que le droit de manifester en France est reconnue comme une liberté fondamentale dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen et est inscrite en droit français depuis 1935.

La manifestation qui avait été interdite par la préfecture de Tarbes a finalement eu lieu quand même. Une demi heure avant le départ prévu,le tribunal administratif de Pau a levé l'interdiction. Le collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah, en l'occurrence les camarade Annie,Daniel et José avaient saisi le T A  en référé/liberté, hier soir.

Malgré cette situation compliquée,près de 600 personnes ont défilé du "Madrigal" local des Gilets Jaunes de Lannemezan à la prison (voir photo) où des prises de parole ont eu lieu.Un véritable succès dans un climat délétère